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Un parapentiste s’écrase contre le rempart
Hier midi, un policier de 51 ans a été victime d’ un accident fatal lors d’un vol au départ de Dos-d’Ane. Sa voile s’est repliée sur elle-même puis s’est rouverte d’un coup. Ce mouvement l’a violemment projeté sur une falaise de la rivière des Galets où il a perdu la vie.
[10 juillet 2007]
Hier matin, 11 h, sur le site de décollage de Dos-d’Âne, dans les hauts de la Possession. Trois parapentistes chevronnés préparent leur envol. Parmi eux, Éric Manière, 51 ans, policier à Saint-Denis. Les trois hommes décollent sans encombre. Le ciel est gris mais la météo est bonne. Les parapentistes descendent dans le lit de la rivière des Galets. Éric Manière se rapproche d’une des parois, il cherche un courant d’air chaud en contrebas. Il est midi. Soudain, sa voile se referme sur un tiers de sa surface. Puis se rouvre brusquement. Le mouvement est rapide, imprévu. Entraîné par la force de la voile, le parapentiste tournoie et s’écrase violemment contre la paroi rocheuse. Éric Manière reste prisonnier de la falaise tandis que ses deux amis se posent rapidement pour tenter de lui porter secours. L’un d’eux atterrit dans le lit de la rivière, tandis que l’autre parvient à se poser en hauteur, sur une plate-forme. Ils préviennent immédiatement les secours. La famille Thomas habite chemin de la Croix-Glorieuse, à quelques mètres au-dessus du lieu de l’accident.
“Aimé de tous”
C’est le petit Fabrice Clain, 9 ans, qui donne l’alerte. Cécile et Jean-Pierre Thomas ont du mal à croire le marmaille. Puis, ils voient la voile prise dans les arbres. “Fabrice nous a dit qu’un parapentiste s’était écrasé. Mais nous ne l’avons pas cru car nous avions vu un autre parapente se poser un peu plus loin sur la falaise. C’était terrible. Les secours ont mis beaucoup de temps à l’évacuer. Il y avait déjà eu un accident il y a deux ans sur la paroi d’en face, ce n’était vraiment pas son jour de chance”, commente Cécile Thomas. Les sapeurs-pompiers et les secouristes du peloton de gendarmerie de haute montagne arrivent rapidement sur les lieux. La paroi est difficile d’accès. L’hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie permet à deux hommes de descendre au plus près du parapentiste. Ils constatent que la victime ne bouge plus, probablement tuée sur le coup. Une suspente de l’aile lui entoure le cou. Les secouristes dégagent le corps et le descendent dans le lit de la rivière où le médecin du SAMU confirme le diagnostic. Le corps est ramené par la voie des airs à la compagnie de gendarmerie de Saint-Paul où il est pris en charge par les pompes funèbres. Au commissariat de Malartic, la nouvelle provoque un véritable choc. Éric Manière travaillait au service de formation et organisait de nombreux stages. Moniteur d’activités physiques, de tir et de secourisme, le brigadier-chef était très apprécié de ses collègues. Excellent tireur, il avait travaillé au GIPN de Marseille aux côtés du commissaire N’Guyen puis avait été formateur à l’école de police de Marseille. Arrivé le 1er septembre 2003 à la Réunion, il avait été chef de section à la CDI du Chaudron puis formateur. Il allait prendre sa retraite à la fin de l’année. Et depuis quelques mois, il épuisait ses jours de congés et de récupération. Ainsi, il en profitait pour s’adonner à ses sports favoris. “Il avait appelé la secrétaire ce matin pour savoir ses jours de travail cette semaine”, relate un de ses collègues, on a vraiment eu du mal à se rendre compte. Il avait des centaines d’heures de vol derrière lui. C’était quelqu’un de simple, gentil, drôle, il était aimé de tous.” Éric Manière pratiquait le parapente depuis trois ans, il était connu pour sa prudence. Revenu dimanche d’un voyage aux Seychelles, il projetait d’acheter un bateau pour profiter pleinement de sa retraite avec son amie. Il sera très regretté par ses collègues.
Frédérique Seigle
- De l’incident à l’accident
Le monde des ailes volantes garde en mémoire l’accident mortel, déjà un peu ancien, survenu à l’Entre-Deuxien François Fisher dans le cirque de Cilaos, rabattu contre un rempart du cirque après un décollage depuis la crête du Dimitile. Heureusement, tous les accidents ne se concluent pas aussi tragiquement Ces dernières années, la chronique garde la trace d’un accident survenu à Bellemène Saint-Paul en 2004, trois autres dans les hauteurs de Saint-Leu en 2005. Le parapente, dérivé du parachute, permet la pratique du vol libre. Loisir pour certains, véritable sport pour d’autres, la discipline existe depuis plus de 20 ans à la Réunion et exige le respect de règles strictes de sécurité. Des compétiteurs expérimentés en ont fait l’expérience. En juin 2005, un parapentiste de 37 ans est victime d’un accident de décollage sans gravité (traumatisme à la cuisse). Durant sa phase d’envol, il a été brutalement rabattu vers le sol. En 2004, le parapentiste Didier “Bloody” Marchal, survole la ravine Divon à Bellemène, dans le cadre d’une manche de championnat régional de vol libre, lorsqu’il décroche subitement et chute de plusieurs dizaines de mètres. Victime de plusieurs fractures, le sportif s’en sort miraculeusement. En solo ou en duo, le littoral ouest offre un site très apprécié aux aguerris de parapente. Avec près de 300 licenciés et 300 jours volables par an, La Réunion a accueilli l’année dernière la finale de la coupe du monde et en 2005 le championnat de France.
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[12 juillet 2007]
Faits-Divers
Les vaches continuent de mourir
L’hécatombe continue. En 3 ans, près de deux mille cinq cents vaches sont mortes à la Réunion, plus de huit cents depuis le début 2007. “De maladies” affirment les éleveurs qui, pour certains, sont totalement ruinés. Olive était la douzième de l’élevage de Didier Grondin. Hier, le prélèvement légal du vétérinaire de recherche de l’ESB (le virus de la vache folle) a été suivi d’une autopsie demandée par les éleveurs.
[12 juillet 2007]